Introduction :

Le régime de la Constitution de 1875 est celui qui a perduré le plus longtemps. Régime d’assemblée souvent remis en cause par la suite, il a pris fin le 10 juillet 1940 à un tournant de la guerre, après de nombreuses crises d’instabilité. La loi était alors considérée comme l’autorité suprême, insusceptible de remise en cause par un quelconque autre pouvoir. L’importance du Parlement a donc constitué un aspect primordial de la IIIe République et des régimes suivants avant que la Constitution de 1958 ne vienne le remettre totalement en cause.
Problématique : En quoi la IIIe République a t-elle marqué un tournant majeur dans l’histoire constitutionnelle française ?
Nous verrons dans un premier temps que la IIIe République, qui fait suite à un régime monarchique, a permis l’avènement d’un bicaméralisme égalitaire puissant (I) puis nous constaterons dans un second temps que malgré ses nombreux scandales, sa perduration est à l’origine de certains rôles actuels et d’une harmonie entre pouvoir législatif et pouvoir exécutif (II).
L’intérêt du sujet est ainsi de comprendre pourquoi la IIIe République est celle qui a permis le non retour de la monarchie à ce jour et la pérennité de certaines institutions.

Plan :

I) Une République incertaine…

A) La République : l’avènement d’un régime mal perçu à la fin d’une défaite monarchique
Bataille de Sedan
Le 2 Septembre 1870, la France capitule après une guerre menée contre la Prusse qui durait depuis trop longtemps. En effet, Napoléon III veut signer un armistice et remit son épée à Guillaume Ier qui après versement de la dette demandée, retira peu à peu ses troupes des départements français. Cette défaite humiliante eut pour conséquences la fin d’un empire et la naissance d’une nation qui va dominer durablement l’Europe. En effet, Léon Gambetta proclama à l’Hôtel de Ville de Paris l’avènement d’une nouveau régime : la IIIe république. Cette République sera d’ailleurs réaffirmée par les lois