Tunisie
Une masse de chômeurs diplômés (20% des sans emplois). Un client principal, l'Europe (77% des exportations), qui va mal. De nouveaux concurrents asiatiques qui cassent les prix. Voilà dans quel état se trouve la Tunisie après 24 ans de règne de Ben Ali. Quel programme économique les futurs dirigeants du pays devraient-ils mettre en place pour relever le pays et lutter contre le chômage? Quelques pistes ont été tracées par les institutions internationales et les économistes.
• Aider les plus pauvres. «Étant donné les maigres résultats des politiques de l'emploi, il est temps pour la Tunisie de tous les revoir», critiquait en 2010 la Commission économique pour l'Afrique des Nations unies. Le taux de chômage atteint, selon des chiffres non officiels, plus de 20%. Il est particulièrement élevé parmi les jeunes diplômés. «Les ressources de l'État étant limitées, il faut mettre en place des mesures spécifiques destinées aux plus défavorisés», recommande Mohamed Ali Marouani, économiste à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. «Certaines régions sont délaissées, il faut y lancer des projets de développement massifs.» Autant de mesures qui auraient des effets immédiats sur l'emploi.
• Penser à autre chose qu'au textile et au tourisme. «La Tunisie est enfermée dans sa spécialisation dans le textile: il lui faut en sortir», conseille Agnès Chevalier, économiste au CEPII. Ce secteur représente près de la moitié des exportations. Pour combien de temps? La Tunisie subit une très forte concurrence des pays asiatiques, qui pratiquent des prix imbattables. Surtout, le textile n'est pas le secteur rêvé pour des diplômés d'université. De même, l'industrie mécanique, notamment les pièces détachées dans l'automobile, n'est pas un secteur très porteur, étant donné la chute prévisible des ventes