Turcophobie
Récemment, un quotidien régional a retracé les déboires d’un français, incarcéré d’une manière malencontreuse en Turquie pour trafique de pièce archéologique. L’article atteste que son auteur s’est montré plus soucieux de faire étalage de sa collection d’idées reçues en surfant, on le devine, sur le syndrome « Midnight express » , que de relater ce qui était précisément reproché aux prisons turques.
Ce phénomène n’en est pas un d’isolé et, indirectement, c’est l’image de la communauté turque de France qui s’en trouve affectée. A ce titre, Stéphane De Tapia, chercheur au CNRS et spécialiste de l’immigration turque, nous explique que les mésaventures des occidentaux en Turquie rappellent étrangement ceux des Américains au Mexique dans les films. Dans ces derniers, la représentation de l’autochtone renvoie systématiquement à celle du « sale type » corrompue, féroce et sans état d’âme. Il ajoute (que cela n’en déplaise à la fantasmagorie ambiante) : « J'ai rencontré deux Français qui avaient séjournés dans des prisons turques. Or, tous deux avaient gardé une pensée émue pour l'humanité ressentie dans les prisons turques ! » A se demander si cela relève bien de la réalité à l’aperçue de ce qui nous est proposé dans les médias !
Aussi, à une époque où les medias et les politiciens déplorent le communautarisme des Turcs, la question ne va pas sans se poser de savoir ce qu’ils font de leur coté pour les approcher et mieux les connaitre ?Tout un chacun pourvu de bon sens conviendra que le fait de véhiculer une diversité de stéréotypes n’y contribue en rien. D’autant plus que la France est un pays où la psychose moyenâgeuse du Turc primitif, violent et brulant tout sur son passage est encore d’actualité . A cette représentation séculaire, s’ ajoutent des facteurs contemporains d’ordre politiques et sociaux tels que les échecs successifs des troupes françaises en Turquie entre 1915-1922, ainsi que l’immigration massive de paysans