turlute
Nom du formateur
Titre du cours
25 novembre 2013
Titre du rapport
Vers un art nouveau Morris s’inscrit dans une double démarche, esthétique et sociale, puisqu’elle vise à améliorer le style et la qualité des objets quotidiens et les conditions de travail (il s’interdit d’employer des enfants et offre à ses artisans un salaire supérieur à celui qu’ils obtiendraient ailleurs). Ses idées réformatrices, l’ambition de renouer arts majeurs et arts mineurs, la simplicité et la vigueur de ses productions, devaient inspirer, en Angleterre même, la création de nombreux groupes (Century Guild, Art Worker’s Guild, Guild of Handicraft…) attentifs à produire des ensembles décoratifs où une beauté simple le dispute à l’utilité. À la fin du siècle, ces idées se répandent largement : es conditions de vie misérables des ouvriers, ainsi que la dégradation du paysage anglais, effets pervers d’un capitalisme sauvage et conquérant.
Le Moyen Âge lui apparaît comme une période bénie où l’homme pouvait accomplir son être moral dans sa plénitude : contre la division moderne du travail qui transforme l’habile ouvrier en une main-d’œuvre non qualifiée, déconnectée de son objet, asservie à une machine qui aliène son âme, il prône la cohésion sociale des communautés, corporations et autres guildes médiévales, où l’artisan éprouvait du plaisir dans le travail manuel. Cette vision utopique et idéalisée d’un passé révolu, déjà célébrée (et inventée) par l’esthétique romantique qui y voyait une réaction contre le rationalisme, est reprise par l’écrivain socialiste et décorateur William Morris : séduit d’abord par la ferveur des préraphaélites, leur esprit de fraternité et leur passion pour le Moyen Âge (avec l’aide de Burne-Jones, il rencontre Rossetti, qui l’initie à la peinture), il entreprend, entre autres, de remédier à l’affaiblissement de la qualité des produits par un ambitieux programme de réforme des arts décoratifs en transposant sur le plan pratique les idées de