Turquie et le royaume uni
Le Royaume-Uni est également un partisan déclaré de l’adhésion turque. En octobre 2005, Jack Straw, le secrétaire au Foreign Office, a pu annoncer avec satisfaction que la présidence britannique avait réussi de justesse à éviter le veto des Autrichiens lors du vote sur l’adhésion de la Turquie : « Je suis très heureux d’annoncer qu’un accord a été atteint et que les négociations sur l’accession de la Turquie à l’Union européenne peuvent et vont commencer dans un futur proche. (…) C’est réellement un jour historique pour l’Europe et pour la communauté internationale dans son ensemble [112]. »
La situation interne du Royaume-Uni est très différente de celle de la France et de l’Allemagne : ni au sein du Parti travailliste au pouvoir ni dans l’opposition ne se manifeste d’objection à l’encontre de la position officielle de soutien à la candidature turque. La position du gouvernement britannique est dès lors beaucoup plus solide. À côté des avantages stratégiques que la Turquie présente, les raisons de l’attitude britannique se trouvent également dans une vision particulière de la nature de l’Union européenne et dans les liens privilégiés entretenus avec les États-Unis. Le Royaume-Uni est favorable à une évolution de l’Union vers une entité de nature plus économique que politique. L’adhésion turque, vue dans ce contexte, favorise cette direction : « L’Union européenne se fonde sur des valeurs et des principes communs, et non pas sur une culture ou une religion spécifique. (…) On en déduit que les traditions culturelles et religieuses de la Turquie seront une contribution positive à la diversité de l’Union européenne [113]. » Selon le Premier ministre Tony Blair, l’Union européenne doit manifester clairement le pluralisme et la tolérance, notamment en faisant en sorte que la candidature d’Ankara soit soutenue par tous : « Nous devons remplir nos engagements à l’égard de la Turquie (…) nous devons clairement indiquer que la Turquie sera traitée