Turquie
Mustafa Kemal Atatürk a significativement orienté son pays vers l’Occident et plus particulièrement l’Europe. Cette dernière est vue comme l’avenir de la Turquie. En 1952, la Turquie entre dans l’OTAN, ce qui représente le symbole de son alignement inconditionnel sur l’Occident. Mais, dès 1964, elle clame son indépendance vis-à-vis de ses alliés et opte pour une politique extérieure multidirectionnelle, d’abord de façon réservée puis de façon pleinement assumée. Cette approche est même théorisée et se fait vite apercevoir, notamment avec l’intervention à Chypre en 1974, vivement désapprouvée par la CEE et par la communauté internationale.
En 2002, des élections législatives amènent le Parti de la Justice et du Développement(AKP) au pouvoir. Celui-ci met en place une politique étrangère basée sur la formule « Zéro problème avec les voisins ». Ahmet Davutoglu, l’actuel ministre des Affaires étrangères, croit fortement en le potentiel de puissance de la Turquie : cette dernière affirme alors à diverses reprises son refus d’alignement sur l’Occident : refus du Parlement tuc de laisser transiter par son territoire des troupes américaines se rendant vers l’Irak en 2003 ; rupture des relations diplomatiques avec Israël en 2010 ; etc. Ceci montre le désir d’être reconnu comme un acteur à part entière et influent sur la scène régionale comme internationale.
C’est cette nouvelle approche turque qui ouvre la voie à un rapprochement du pays avec le monde arabe. S’intensifie alors l’ambition de la Turquie d’étendre son influence au Moyen-Orient et de devenir le modèle et le médiateur de la région. Au cours de la dernière décennie, Ankara a tissé des liens étroits avec ses voisins dans cette optique. Mais, depuis le début des printemps arabes, ses relations ont été mises à mal à diverses reprises.
Il faut souligner que le gouvernement turc cherche à intégrer l’islam dans une société « laïque, libérale moderne et démocratique