Typologie des frontières (littérature et géographie)
* INTRODUCTION
La frontière est la limite de l’exercice de la souveraineté nationale, des pouvoirs d’un États, d’une société reconnue et soudée, de par son histoire, sa langue, ses grandes institutions. Elle est héritière de l’histoire d’un groupe, chargée de symboles, de représentations, d’affectivité, d’imaginaire. Selon les époques, les régions du monde, les États, les frontières exercent des fonctions bien différentes, et souvent paradoxales et ambivalentes. Elle peuvent être fermées, étanches, défensives, surveillées, mais aussi filtrantes, sélectives, ou même ouvertes aux échanges et aux flux, perméables... Et, en dépit de « l’image de stabilité » qui lui est fréquemment donnée, la frontière est appelée à une dynamique constante, soit par le changement de son tracé, soit par son influence ou par la nature de ses répercussions. Ainsi, une typologie des frontières ne saurait uniquement relever de la « statique ». La frontière est en perpétuel mouvement.
La frontière n’est pas que la limite politique articulée à l’exercice de pouvoirs. Il peut y avoir des frontières à l’intérieur d’un même État, d’un même groupe humain, des frontières identitaires, culturelles, sociales. Les conflits qu’engendrent souvent les frontières ne sont pas que des conflits territoriaux ou politiques entre États, il peut y avoir conflit lié à la distorsion du lien et de la cohésion sociale.
On a différentes visions de la frontière, différentes définitions. Ainsi, la littérature s’est intéressée aux discontinuités qu’engendre la frontière. Nous allons donc essayer de construire une typologie de la frontière, s’appuyant sur des textes littéraires. Qu’est-ce qu’une frontière ? Qu’engendre t’elle ? En quoi la littérature nous permet-elle de dire que la frontière est ambivalente, paradoxale ? Nous verrons que chaque auteur se fait sa propre image de la frontière.
A travers des extraits littéraires, nous essayerons tout d’abord de