Ubu roi , acte 5 scène 1 : le monologue de la mère ubu
1826 mots
8 pages
Alfred Jarry, poète, romancier et dramaturge français, écrivit alors qu'il n'avait seulement que quinze ans une des pièces de théâtre les plus célèbre du répertoire français. En 1888, Jarry rédigea cette pièce inspirée de son professeur de physique en première, monsieur Hébert qui incarnait à ses yeux « tout le grotesque qui est au monde ». En effet, dans la scène première de l’acte cinq nous retrouvons toute l’absurdité de la pièce qui caractérise le théâtre de Jarry. Ainsi, à la suite d’une bataille perdue en Ukraine par le Père Ubu à la tête de l’armée polonaise contre l’armée russe du czar Alexis, celui-ci vient à se retrouver dans une caverne en Lithuanie accompagné par deux de ses partisans Cotice et Pile. Mais ceux-ci décident de s’enfuir alors que le Père Ubu s’est endormi. De l’autre coté, la Mère Ubu s’est aussi fait chasser de Varsovie par Bougrelas, fils du roi Venceslas tué par Ubu et voulant reprendre le pouvoir. Mère Ubu se retrouve donc dans la même caverne que celle du père Ubu mais aucun d’eux ne connaissent la présence de l’autre. Ici mère Ubu nous raconte dans une des scènes cruciales de la tragédie classique, celle où le héros se livre au spectateur grâce à un monologue tragique qui sonne en quelque sorte comme le dénouement de la pièce, son parcours pour arriver jusqu’ici. Nous pouvons donc nous demander comment Jarry parvient-il à rester fidèle à lui-même dans une scène comme celle-ci. Pour répondre à cette question nous étudierons dans un premier temps ce monologue tragique parodié par Jarry. Puis nous nous intéresserons tout particulièrement au caractère de la Mère Ubu. Tout d’abord nous allons voir que cette scène garde quelques aspects du monologue tragique. En effet, la situation spatio-temporelle est typique d’une tragédie dans le sens où elle s’ancre dans la "nuit", dans "l'obscurité (…) complète" comme le précise les didascalies. De ce fait Mère Ubu se croit seule et s'adresse à elle-même comme on le voit à la