Lecture analytique 1 : Ubu Roi, Alfred Jarry, 1896

Pourquoi ce dialogue constitue-t-il une parodie du pouvoir ?

Introduction : Auteur original, Alfred Jarry, encore lycéen, écrit Ubu Roi en 1888 pour se moquer d’un professeur de physique. Cet œuvre met en scène le Père Ubu, qui s’empare du pouvoir en Pologne, poussé par sa femme. Ce tyran bouffon et terrifiant fait « passer les Nobles à la trappe » pour leur prendre leurs biens.
Notre analyse montrera que cette scène est une parodie du pouvoir puisqu’elle campe un roi burlesque dont la politique est risible.

I. Un roi burlesque

a) Le ton du roi
Loin de parler dans un langage soutenu, adapté à sa condition, le Père Ubu utilise fréquemment un langage familier qui semble tout droit sorti de la bouche d’un enfant et qui le ridiculise : il commence par vouvoyer le greffier, puis le tutoie à la ligne 4, tout en l’insultant ; il utilise également des expressions enfantines telles que « Oh bien alors, en avant » et de nombreuses répétitions (par exemple « les Nobles » répété 3 fois de la ligne 10 à 12).
b) Les inventions verbales
De même, les nombreuses inventions verbales qui jalonnent le discours du roi et de son greffier font surgir le monde de l’enfance là où on ne l’attendait pas et sont donc très drôles : « ma liste de mes biens » au lieu de la liste de mes biens faisant curieusement ressortir l’avidité extrême du personnage par la répétitions du possessif ou encore « Merdre » et la liste du greffier (ligne 5-7) constituant des sonorités comiques très éloignées du sérieux royal.

II. La politique risible du Père Ubu

a) Une avidité extrême
L’avidité extrême du Père Ubu ressort d’abord, nous l’avons vu, dans ces inventions verbales : « ma liste de mes biens ». Ensuite, elle apparait dans ce besoin qu’a le Père Ubu d’accélérer le rythme des évènements : « en avant », « dépêchez-vous plus vite ». De plus le caractère insatiable du roi est souligné par sa déception lorsque le greffier lui lit la