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Le théâtre, dans son texte et dans sa représentation, peut être parfois un genre littéraire très conventionnel et semble, par ses artifices matériels et ses conventions, nous écarter du réel et de la vérité. Les termes métaphoriques « jeu » et « jouer » qui font partie du vocabulaire dramatique, indiquent bien ce côté factice et illusoire. Mais le théâtre est-il seulement artifice et conventions, qui, paradoxalement, créent l'illusion théâtrale à laquelle le spectateur aime se laisser prendre ? Ou dévoile-t-il la vérité ? S'il n'est pas, comme le dit Victor Hugo, « le pays du réel », ne dépasse-t-il pas l'artifice pour viser une authenticité humaine et nous reconduire, par des détours, à ce que Victor Hugo appelle le « vrai » ?
Le théâtre est essentiellement « représentation ». Or « représenter » signifie « remplacer ». Le verbe implique la notion d'illusion. Et, de fait, rien n'est vrai au théâtre. Tout ce qui fait la réalité de notre vie : le lieu, l'espace et le temps, mais aussi la parole, y est transformé. Au théâtre, le lieu est illusion : le spectateur admet que la scène présente comme réel un lieu en réalité factice. Dans certaines pièces l'illusion spatiale se complique ; par un effet de mise en abyme, la pièce représente une pièce dans la pièce. Le lever et le baisser de rideau, les jeux d'éclairage (l'alternance lumière et noir) sont autant de signes conventionnels qui marquent les limites du spectacle et coupent le théâtre du réel. Le temps lui aussi est illusion : le spectateur admet que deux heures de spectacle équivalent à une journée réelle. Le temps du spectacle raccourcit étrangement le temps de la fiction et l'auteur, pour faire admettre cette étrange égalité et créer l'illusion, recourt à des moyens artificiels. En recomposant le temps, en laissant des trous temporels dans le texte théâtral,