Un amour de swann - début
Un Amour de Swann
(Le début)
De toutes les subdivisions qui composent A la Recherche du Temps Perdu, cette seconde partie du premier volume est la seule à offrir une narration et une histoire autonomes. Narration autonome, dans la mesure où les différentes discontinuités chronologiques qui émaillent de la première partie préparent en quelque sorte ce mémorial qu’est «Un amour de Swann» qui est notre sujet de commentaire. C’est en effet une simple association de souvenirs qui assure la transition de la première partie à la seconde. Le narrateur, dans les deux derniers paragraphes conclusifs, songeant à Combray, songe également à ce qu’il avait entendu dire de Swann :« un amour que Swann avait eu avant ma naissance… » (Du côté de chez Swann, P.184). De là, la présence du même déterminant indéfini dans le titre. Ainsi, «Un amour de Swann» correspond à un flash back qui nous fait remonter quinze ans avant les événements relatés dans la première partie, rupture chronologique qui induit automatiquement un changement de régime ; le régime de narration : dans la mesure où il raconte des événements qu’il n’a pas vécus, le héros de A la Recherche du Temps Perdu ne peut continuer à se maintenir en tant que narrateur-personnage, un jeune homme aspirant à devenir écrivain, effectue comme un retour dans le passé par l’intermédiaire d’un amas de souvenirs. Dans le livre étudié, il nous fait part des amours de Swann avec Odette .
Ainsi, «Un amour de Swann» est placé sous le régime de la narration hétéro-diégétique, il y a cependant cette différence avec le fonctionnement traditionnel de la narration omnisciente que le narrateur assume en quelque sorte deux fonctions : il est à la fois narrateur du roman incorporé («Un amour de Swann») et narrateur du roman incorporant (A la Recherche du Temps Perdu). C’est ce statut de la narration à la troisième personne qui confère une évidente autonomie à cette seconde partie.
La description de l’un des