Un amour de swann, portrait de mme verdurin
Un amour de Swann est situé dans le premier tome de la Recherche du Temps Perdu. Ce roman revêt un statut particulier dans l’œuvre, c’est la seule partie dont le narrateur ne soit pas le personnage principale ni même le témoin de l’histoire racontée. Un Amour de Swann relate la relation entre Odette de Crécy et Swann.
Dans quelle mesure Proust livre t-il une satire de la bourgeoisie parisienne de la fin du XIXème siècle ?
I/ La métamorphose de Mme Verdurin
1- Le registre satirique
Les notations concernant la position de Mme Verdurin au début et à la fin du passage sont révélatrices de la représentation que le texte donne du personnage.
« Haut siège suédois » -> position dominante révélée qu’elle entend avoir sur le groupe, une sorte de trône du haut duquel elle règne sur son monde
« Escabeau » -> indice d’artificialité
« Perchée sur son perchoir » -> animal, une sorte de zoo.
La dernière phrase par la métaphore « perchoir » et l’emploi du participe passé « juchée », donne à l scène une tout autre dimension. Le ridicule l’emporte. La reine des lieux n’est plus qu’un oiseau domestiqué à travers la comparaison « pareil à un oiseau ». Ce trajet du texte révèle la portée satirique, ici le narrateur démasque le jeu des apparences. La métamorphose progressive que fait subir le récita Mme Verdurin constitue une entreprise de démystification.
2- Déshumanisation du personnage
Proust met en valeur la mécanique du rire. On repère l’emploi de l’imparfait itératif (répétitif), avec « elle participait avec entrain », action qu’elle répétait chaque soir, « lâchait ».14, « soufflait ».17, « poussait un petit cri » l.18. La référence a une mimique conventionnelle renforce la répétition.
Cette 1ère étape contribue à déshumaniser le personnage réduit au statut d’automate. La suite du passage animalise Mme Verdurin et on obtient une métaphore filée de la femme oiseau. Son rire devient une sorte de piaillement, « elle