Un athée manque-t-il forcément de spiritualité ?
Pour bien comprendre le sujet, il est nécessaire de conceptualiser les deux notions principales qui le composent.
Tout d’abord, qu’est-ce qu’un athée ? Le mot ‘’athée’’ vient du Grec atheos : a privatif et theos, dieu. On peut déjà relever le fait que cela signifie bien que l’athée ne croit pas en un dieu mais il ne s’y oppose pas pour autant. La pensée athéiste rejette donc activement l’idée d’un être transcendant. Pour les croyants des trois religions monothéistes, le fait de ne pas croire en Dieu (avec un grand D) relève de l’athéisme. Ils excluent donc toute forme de croyance alternative (la Nature de Spinoza, le Matérialisme total de Hobbes ; tous deux d’ailleurs ne se considérant pas eux-mêmes comme athées). On distingue deux formes bien différentes d’athéisme : l’athéisme positif (je crois en la non-existence d’un dieu) et l’athéisme négatif (je ne crois pas en un dieu). Il y a bien sûr un grand nombre de forme différentes d’athéisme, autant d’ailleurs que de formes de croyances en Dieu (ou en des dieux). Une forme d’athéisme qui mérite, selon moi, un examen intéressé est l’athéisme philosophique. Si je ne crois pas en Dieu, c’est parce qu’aucun argument rationnel ne m’amène à y croire. La croyance en un être transcendant et immatériel est également vu par certains comme une dévalorisation de l’humanité. Des exemples de tels penseurs seront donnés lors de la première partie du développement.
Ensuite, on doit également être sûr de bien comprendre la notion de spiritualité. Ce mot vient du latin chrétien spiritalitas ou spiritualitas qui signifie ‘’ du domaine de l’immatériel’’. D’après le dictionnaire de philosophie de Godin, la spiritualité est ce qui est d’esprit et non de corps ou de matière mais également ‘’l’ensemble des phénomènes de nature religieuse qui concernent l’âme et les rapports qu’elle entretient avec la transcendance’’. On peut, ici déjà, noter deux idées bien différentes de la