Un Chapeau De Paillle D Italie
Il est issu d’une famille bourgeoise d’origine beauceronne (habitant ou originaire de la
Beauce), dont le père, un industriel en montant, explotait une fabrique de « sirop de glucose et de fécule » dans la banlieu ouest de Paris.
Il suit une éducation de jeune homme de bonne famille au collège Bourbon, qui deviendra bientôt le lycée Condorcet. Là il manifeste plus d’intérêt pour les exercices physiques que pour des études clasiques ; cependant il obtient brillamment son baccalauréat de lettres à l’âge de 18 ans (grâce à son excellente mémoire, étant donné qu’il apprenait le manuel par cœur).
En 1834 (un année après le décès de sa mère), Labiche effectue un voyage à travers l’Italie et la Sicille accompagné d’anciens camarades. Ils reviennent après six mois de voyage. À ce moment-là, Labiche se sent déjà attiré par la création littéraire. Le 2 février
1835, il assiste à la création de « Chatterton », opéra d’Alfred de Vigny, et il écrit à l’un de ses amis :
« Je suis encore tout palpitant, mon coeur saigne comme broyé dans un étau. Le drame de Vigny m'emplit. Il circule dans mes veines, dans mon sang”.
Et il conclut ainsi sa lettre :
“Bonsoir, je radote. Je vais fermer ma lettre, J'aurai honte demain d'avoir été fou ce soir ».
Ce fait nous montre que l’enthousiasme pour le romantisme de Labiche est sans lendemain. Encouragé par les conseils de son père il commence ses études de droit. Déjà à vingt ans, il fréquente les coulisses des théâtres, les cafés à la mode, ainsi que le milieu du journalisme. Il collabore à différentes revues que l’on nomme alors « les petits journaux », tels que L’Essor, La Revue de France, et Chérubin. Régulièrement il écrit des critiques dans La Gazette des théâtres, mais sa famille ne trouve cela que comme un passe-temps.
Entre les années 1836 / 1840 surgira sa première véritable tentative littéraire, qui lui portera vers le roman. « La Clef des champs »,