Un coeur simple
Tout d’abord, la vie de Félicité, l’héroïne de « Un Cœur Simple », est dictée presqu’entièrement par la religion. Ses journées se passent au rythme des cloches, et jamais elle ne s’en indigne. Routine qui ne change à peine à travers les années, Félicité se laisse porter à travers les évènements avec une soumission à toute épreuve. « Elle se levait dès l’aube, pour ne pas manquer la messe.» Une constance quotidienne, sans arrière pensée, qui était effectuée avec candeur. « Quand elle avait fait à la porte une génuflexion, elle s’avançait sous la haute nef entre la double ligne des chaises, ouvrait le banc de Mme Aubain, s’asseyait, et promenait ses yeux autour d’elle » L’imparfait usé dans cette citation montre l’habitude qu’a Félicité d’assister à ce rituel. Répétant les mêmes gestes à chaque fois, elle ne se lasse pas et la monotonie de son existence n’effleure pas son esprit. De plus, sa ferveur n’est pourtant pas inspirée par la culpabilité, semblant plutôt venir de sa jeunesse difficile où elle trouve refuge dans ses dévotions quotidiennes emmurées dans leur rigidité perpétuelle. La religion est rassurante pour ce personnage principal qui a grandi privé d’amour. «Félicité, en passant près du Calvaire, voulut recommander à Dieu ce qu’elle chérissait le plus ; et elle pria pendant longtemps, debout, la face baignée de pleurs, les yeux vers les nuages. » Cet extrait manifeste la foi qui l’habite, convaincue que prier Dieu est la seule option offerte afin de protéger les êtres chers à son cœur déjà meurtri par les malheurs passés. Elle