Un exemple clinique a propos du caractere transitionnel des elements du cadre analytique
Toute cure analytique ne débute pas de la même manière en ce qui concerne la mise en place du cadre de la cure type avec ses règles habituelles. Dans beaucoup de cas, au début d’un travail, surtout avec les patients dits “difficiles” nous sommes conduits a travailler pas a pas avec eux pour qu’ils puissent se représenter le lien entre la problématique qui les a emmenés à consulter un psychanalyste et le dispositif qui va permettre de traiter cette difficulté psychique. Ce travail de lien entre problématique et cadre peut être considéré comme les premiers prémices d’un travail de symbolisation. Il rappelle beaucoup la façon dont un enfant se sert de l’objet transitionnel qui selon Winnicott est une premiere possession du non-moi: grace à cet objet l’enfant a le sentiment de créer un lien entre son monde externe et interne.
Dans le cas que je vais présenter maintenant il s’agit justement de cette “appropriation” des éléments du cadre analytique avant qu’un cadre sur mesure, ajusté aux besoins du patient soit installé de maniere définitive. J’entends par “appropriation”, le mouvement psychique qui permet au patient de faire siens les éléments du cadre pour que ceux ci puissent lui permettre d’avoir accès à son monde interne.
Dans l’exposé qui va suivre je tenterai d’explorer une situation clinique qui a débuté par une prise en charge en face à face à un rythme peu soutenu ; elle a ensuite évolué de telle manière qu’il est maintenant possible d’envisager une cure type divan/fauteuil à trois/quatre fois par semaine.
Ce patient a eu besoin, dans un premier temps, de se représenter le cadre dans lequel évoluait sa propre pensée avant de pouvoir concevoir et accepter l’importance d’un cadre spécifique pour mener à bien justement l’analyse de cette pensée elle-même. Autrement dit, pendant ces deux années il s’est passé un phénomène d’aller et retour entre prise de