Un obélisque contre l’apocalypse

S’il est bien un lieu pittoresque, c’est sans nul doute le seuil de Naurouze. Outre la beauté du site (avec son magnifique arboretum peuplé notamment de cèdres de l’Atlas), on peut y remarquer quelques ouvrages remarquables (comme ses deux écluses de l’Océan et de la Méditerranée ou encore son épanchoir etc…) parmi lesquels certains nous dévoilent nombre d’anecdotes et légendes qui contribuèrent à forger l’histoire de nos contrées. Une petite visite dans la maison de l’ingénieur Canal vous apprendra peut être qu’un beau matin d’avril 1814, cette anonyme bâtisse accueillit le Maréchal Soulte et le Duc le Wellington. Marquant la fin d’une ère, ils y signèrent l’armistice devant conduire quelques temps plus tard à la première abdication de napoléon Ier au château de Fontainebleau. Non loin de celle-ci se trouve une magnifique allée de platanes au bout de laquelle trône un imposant obélisque. Erigé en 1827, par les descendants de Pierre-Paul Riquet, ce monument, d’après la légende ne se limiterait pas simplement à célébrer l’ensemble de son œuvre… De plus, le choix de son emplacement, au centre des deux pierres formant le belvédère de Naurouze, n’en serait pas moins innocent. En effet, au grand dam des observateurs, les deux pierres tendraient à se rapprocher, lentement mais inexorablement. Or si l’on se fie aux contes et fables des troubadours depuis le XIIIème siècle (ainsi que plus tard à la prédiction de Nostradamus), la fin du monde serait pour le jour où elles viendraient à se rencontrer. Symboliquement placé ainsi, l’obélisque semble être par conséquent le moyen idéal de contester cette prédiction et de repousser à tout jamais l’instant fatidique. Voilà donc comment, plus de cent ans après la disparition de Pierre-Paul Riquet, lui et son œuvre sauvèrent le monde de l’apocalypse…. Aussi paradoxal que cela puisse paraître cette allégorie à Pierre-Paul Riquet ne se situe guère loin de la réalité. Autrefois la