Un personnage exceptionnel dans un roman
I. Un personnage de roman se doit d'être un héros...
A/ Parce que, ayant un destin incroyable, il transporte le lecteur loin de la réalité.
Exemples: Julien Sorel dans Le rouge et le Noir de Stendhal ?
B/ Parce que, doté d'une personalité hors du commun, et de qualités exceptionelles, il force l'admiration du lecteur, fait figure de modèle.
Exemples : exemples des mythes de l'Antiquité ? Madame de Merteuil dans Les liaisons dangereuses de Laclos ?
C/ Parce que les passions absolues de certains héros font rêver le lecteur.
Exemples: Des Gried dans Manon Lescaut de Prévost ?
II. Mais cette conception des choses semble quelque peu réductrice... Les romans dont les personnages principaux sont des anti-héros ne sont pas moins agréables à lire.
A/ Parce que le lecteur a également besoin de personnages-miroirs. / Par souci de crédibilité.
→ Les personnages peuvent également être pour les lecteurs des personnages miroirs de ce qu'ils sont et renvoyer une image proche du réel. Certains auteurs choisissent de dépeindre les milieux et les êtres de la manière la plus objective possible. Le personnage du roman devient alors un antihéros puisque sans qualités surhumaines, menant une vie "ordinaire" dans un cadre "ordinaire".
C'est notamment le cas dans les romans réalistes qui visent à donner l'illusion de la réalité.
Exemples : Gervaise dans l'Assommoir de Zola ; Emma Bovary dans Mme de Bovary de Flaubert...
+ Pour étoffer le paragraphe : Des témoignages de lecteurs, comme les lettres qu'ils écrivent aux romanciers, prouvent que ces personnages leur semblent psychologiquement et socialement crédibles : les lecteurs ont l'impression de se reconnaitre dans le personnage.
Exemple: Dans sa lettre à Flaubert, Mlle Leroyer de Chantepie explique que selon elle, Emma Bovary représente une femme qui pourrait exister, et même qu'elle se reconnait en elle.
B/ Parce que les "héros" négatifs plaisent aussi au lecteur.
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