Un placard douloureux chez france télécom
TEMOIGNAGES - Alors que le PDG de l'opérateur public de téléphonie est convoqué mardi par le ministre du Travail, Xavier Darcos, pour évoquer la vague de suicides constatée au sein de l'entreprise, Le Figaro a interrogé deux salariés.
[pic]
» INTERVIEW - Évelyne, 47 ans est cadre chez France Télécom depuis 17 ans. Elle n'est ni ingénieur ni fonctionnaire. Au « placard » depuis deux ans, elle estime que le dispositif d'accompagnement des salariés révèle des carences managériales.
Vous êtes salariée de France Télécom, comment réagissez-vous à la série de drames intervenus dans votre entreprise ?
Je voudrai dire que mon cas personnel n'est peut être pas représentatif parce que j'ai dix-sept ans d'ancienneté mais je n'ai pas un statut de fonctionnaire. J'ai vécu moi aussi une situation de mobilité forcée. Je travaillais au siège à Paris. On m'a envoyée en lointaine banlieue. Depuis deux ans, je ne fais rien. Je ne dis pas que je suis au « placard » parce que cela donne le sentiment qu'il est forcément doré. Lorsque je me suis retrouvée dans cette situation, j'ai été prise de malaises à plusieurs reprises sur mon lieu de travail. Une fois, les pompiers sont venus. Je suis rentrée chez moi. Mon manager ne m'a même pas téléphoné pour prendre de mes nouvelles.
Pourquoi n'avez vous pas trouvé un nouveau poste qui corresponde à vos compétences ?
J'estime que le processus mis en place à l'heure actuelle pour gérer la mobilité du personnel est inefficace. Ce n'est pas parce que l'on mobilisera davantage de gens pour y parvenir que cela marchera mieux. Les bilans de compétences et la gestion des carrières sont pilotés par des personnes insuffisamment compétentes. Le personnel n'est pas du tout valorisé. L'ensemble de ce processus aurait besoin d'être audité. Je trouve que l'accompagnement n'est pas professionnel et pas humain. Avant le changement de culture dans l'entreprise, on se sentait bien dans cette boîte. On