Un portrait.
Azouz pour le libérer de l’emprise de son mari. Cette femme d’une quarantaine d’année, à la peau couleur caramel, et aux yeux noisettes tente de réconforter son pauvre petit garçon. Messaouda attrape le torchon le plus proche et l’enturbanne sur le haut de sa tête. Son front légèrement ridé se plisse, ses lèvres fines laissent apparaitre ses deux incisives, puis c’est au tour de ses yeux en amandes qui se mettent à loucher ! Azouz n’en revient pas ! C’est bien sa maman qui est en train de lui faire l’une des plus amusantes grimaces qu’il n’a jamais vue. Il est vrai que la mère de famille Begag est très coquette, et pour une femme ayant la quarantaine, et vivant au Chaâba, elle est tout de même magnifique !
Azouz est fière d’avoir une maman si jolie, le rayon de soleil du Chaâba. Satisfaite de l’effet produit par sa grimace sur le petit homme, Messaouda reprend la préparation de la chorba, le repas du soir, sous l’œil accusateur de Bouzid.
La fameuse cuisinière est alors prise de panique, et son visage se décompose laissant s’échapper son merveilleux sourire. Elle sait bien qu’elle a défié son mari en prenant la défense de son enfant, et qu’ici au Chaâba, cela a de terribles conséquences. Après tout, se dit- elle, ce n’est pas de sa faute si elle a un fort caractère et qu’elle ne cesse de tenir tête à Bouzid !
Néanmoins, un souffle, une ombre, un rien, tout lui donnait peur au cours de cette soirée. Et à chaque frisson, elle s’enroulait dans son binouar rouge sang et buvait un grand verre