Un taxi à Casablanca
Ils sont grands ou petits, rouges ou blancs, et parfois même de couleurs exotiques dans certaines villes. Ils prennent des gens sur la route et en déposent d'autres tout en se comportant curieusement, prenant des trajectoires invraisemblables et inquiétantes et participant activement au chaos quotidien de la circulation. Aux dernières nouvelles, et contrairement à ce que laisserait penser le caractère arbitraire de leurs mouvements, ils seraient habités par des chauffeurs marocains ayant le même permis de conduire que monsieur tout le monde. Une information à prendre avec des pincettes. Bienvenu au pays des mille et un taxis.
Selon Wikipédia, notre ami à tous, « Le taxi est un véhicule automobile terrestre privé, conduit par un chauffeur et destiné au transport payant de passagers et de leurs bagages, de porte à porte, contrairement aux transports en commun qui transportent les passagers entre des points prédéterminés ». Il est clair que cette description ne respecte pas la spécificité marocaine. En effet la fonction porte à porte de nos taxis est définie par plusieurs paramètres dont les heures de pointes, l'humeur du chauffeur et les négociations du trajet avec le client. Pour les étrangers qui lisent ces lignes, sachez mesdames et messieurs qu'il n'est pas surprenant de voir des gens négocier avec un chauffeur qui ne transporte aucun passager. Cela peut durer plusieurs secondes pendant lesquelles le client reste penché à la fenêtre du taxi dans une posture peu glorieuse. Une fois l'accord trouvé, on se retrouve à l'intérieur de l'espace étroit du véhicule où le contact avec le conducteur est plus qu'imminent.
Je voudrais m'arrêter ici pour faire parvenir un message qui m'a été confié par les clientes de quelques taxis casablancais. « Chers chauffeurs de taxis, sachez que c'est un plaisir formidable de partager quotidiennement le trajet avec vous, en revanche il est important de préciser que ce n'est en aucun cas une invitation