Un texte doit-il chercher à plaire pour que son argumentation soit efficace ?
Butler Français
__________________________________________________________________________________________ En vous appuyant sur le corpus proposé et sur les oeuvres que vous avez lues, vous vous demanderez si un texte doit chercher à plaire pour que son argumentation soit efficace.
Deux types d'argumentation s'affrontent : l'argumentation directe, qui expose une thèse, et l'argumentation indirecte, qui a recourt au discours narratif pour exprimer une leçon. Nous dégagerons tout d'abord les atouts mais surtout les limites de l'argumentation directe pour ensuite étudier ce qui fonde l'efficacité du récit à visée argumentative.
I -
Argumenter frontalement, c'est placer son discours sous le signe de la clarté. Pour le locuteur, il s'agit d'exposer sa thèse et de l'étayer, en s'appuyant sur des arguments et des exemples précis. Dans le fragment « Imagination » des Pensées, Pascal condamne cette « maîtresse d'erreur et de fausseté » et bâtit un raisonnement structuré. Il commence par donner une définition de l'imagination pour ensuite énumérer les risques qu'elle présente pour la raison humaine. Puis il étudie deux exemples concrets qui < viennent illustrer la force de perversion de l'imagination. L'organisation de la pensée est proche de la rigueur mathématique. La thèse est ferme et le lecteur peut être séduit par ce parti pris affiché et assumé.
Le locuteur n'hésite pas à s'impliquer personnellement dans son texte : Giono, dans ses Écrits pacifistes, rédige une « lettre ouverte aux paysans », dans laquelle il tonne avec violence contre la guerre : « Je n'aime pas la guerre », « Je déteste la guerre », voilà les affirmations tout au long de son discours. En recourant au pronom personnel de la première personne, Giono utilise un registre polémique, lecteur ne peut pas rester sans interêt.