Un être désirant
L'être humain est un être désirant, qui se projette toujours dans l'avenir et dans la satisfaction de ses désirs.
Le cycle des désirs est sans fin, un désir en appelle un autre, nous vouant donc à être éternellement insatisfait de notre condition.
Le désir est ambigu, car la joie vient plus du désir que de la réalisation de ce désir.
Le désir est affaire d'imagination, l'homme désire désirer.
Le désir est source de peine quand il est insatisfait, et de joie quand il est satisfait.
Apprendre à maîtriser ses désirs est donc une voie vers la sagesse et le bonheur.
A retenir :
« On jouit moins de ce qu'on obtient que de ce qu'on espère et l'on est heureux qu'avant d'être heureux. » Jean-Jacques Rousseau, Julie ou la nouvelle Héloïse (1761).
II. Le désir est manque
Le désir, notamment amoureux, provient de la sensation d'un manque. L'homme ne peut se suffire à lui-même et est toujours en demande de ce qui pourrait le compléter.
Ce manque n'est pas toujours vital : le désir est différent du besoin, son objet n'est pas nécessaire à la survie.
Les philosophes se sont attachés à classifier les désirs, en séparant ceux qui mènent au bonheur de ceux qui polluent notre vie.
A retenir :
« Parmi les désirs, certains sont naturels, d'autres sont vains. Parmi les désirs naturels, les uns sont pour le bonheur, d'autres pour le calme du corps, d'autres enfin simplement pour le fait de vivre. » Épicure, Lettre à Mécénée (341-270 av. JC).
III. Maîtriser ses désirs
Maîtriser ses désirs, c'est la définition de la sagesse. Pourtant, cela ne signifie pas renoncer au désir. Le désir n'est mauvais que lorsqu'il gouverne l'esprit, ce que les Grecs appelaient la démesure (l'hubris), cette soif inextinguible de biens toujours décevants.
La sagesse a longtemps été confondue avec la condamnation de tout désir, alors que renoncer à tout désir est impossible.
Leibniz dit également que l' "inquiétude" de ne pas voir son désir réalisé est le principal moteur qui pousse l'homme