Une allee au luxembourg
Thème: un coup de foudre, une rencontre qui ne se reproduira plus. L'intérêt de cette odelette réside dans l'évocation d'un moment fugitif cristallisant le fantasme amoureux et le regret du temps passé.
Problématique : Comment Nerval parvient-t-il à traduire le caractère éphémère de cette rencontre ?
I - Jeunesse et vieillesse
II - une rencontre impossible : distorsions temporelles
III - Regrets : renouveau de l'élégie.
I - Jeunesse et vieillesse
a - Nerval évoque sans le décrire l'archétype féminin de la jeune fille. Tout est compris dans cette façon générique de la nommer. Elle est bien plus qu'"une" jeune fille, puisque l'article défini la promeut au rang de type universel. Dès lors, l'aura dont elle s'environne est tout entière marquée par cette universelle nouveauté : sa vivacité et sa légèreté comparées à celles de l'oiseau, la fleur symbolisant la beauté éphémère si l'on en croit les sonnets de Ronsard ("Mignonne allons voir si la rose...") ou ce "refrain nouveau" , tout aussi indéfini, qui a pour charge de représenter le perpétuel recommencement de la nouveauté. Nommé, cet air serait condamné à passer de mode ; ainsi désigné, il est ce refrain qui nous paraîtra demain résumer toute la nouveauté dont nous sommes si friands.
b - La forme choisie épouse ce parti-pris de jeunesse et de mouveauté. L'odelette, dans sa simplicité, sa modestie même, rencontre la présence irréelle de la jeune femme. Rien d'ampoulé ni de solennel dans ces trois quatrains de vers octosyllabes. L'odelette est une forme légère qui s'apparente à la chanson populaire et sied parfaitement ici au personnage central comme aux circonstances décrites : "une allée de Luxembourg", quelque jour représentatif d'une vie parfaitement banale. La brièveté de l'octosyllabe et sa rapidité, imitent de même l'ébahissement du poète, la succession rapide des émotions ressenties au passage de la jeune femme dont la "vivacité" et la "prestance" sont tout entières reflétées par