Une certaine tendance du cinéma français
Dans un article intitulé « Une certaine tendance du cinéma français », publié en janvier 1954, Truffaut lance une attaque virulente contre la vieille garde du cinéma français, dont les goûts sont représentés par Jean Delannoy et Claude Autant-Lara. Cette diatribe participe à accélérer le bouleversement majeur qui s’opère au sein de l’industrie du film français et qui coïncide avec l’arrivée d’une nouvelle génération de jeunes cinéastes doués et impatients de se faire un nom. Cette nouvelle vague de réalisateurs donne son nom aux années excitantes et innovantes que va bientôt connaître le cinéma français. Truffaut lui-même, ainsi que les amis avec lesquels il se lie lors de sa collaboration aux Cahiers du cinéma, tels que Jean-Luc Godard, Claude Chabrol et Éric Rohmer, vont jouer un rôle essentiel dans la Nouvelle Vague française.
* Truffaut fait la critique du cinéma qui se fait alors :
- il critique le réalisme psychologique, son goût de la noirceur, du blasphème et des envahissants mots d’auteur. Pour lui, tout ceci concourt à écraser les personnages, à en faire de tristes insectes que l’on juge sans aucune humanité.
- il critique les films de scénaristes et leur préfère les films de metteur en scène qui imposent leur vision du monde et ne se contentent pas de mettre en image une histoire.
- il critique ces cinéastes qui adaptent tout et n’importe quoi. Pour lui, cette démarche va à l’encontre de son aspiration : celle d’un cinéma d‘auteurs riche d’univers personnels forts.
* Conséquence :
Truffaut critique d’autant plus violemment ce cinéma dit de " qualité française " qu’il rend incompréhensible les démarches plus singulières et modernes d’un Jean Cocteau, d’un Robert Bresson, d‘un Max Ophuls ou d’un Jean Becker.
* Conclusion : il faut tourner la page et " filmer autre chose avec un autre esprit ".
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Les Cahiers du cinéma se font le théâtre de débats internes