Une connaissance du vivant est-elle possible ?
Le vivant est infini ! Il existe une multitude d’êtres vivants dont la plupart n’est pas connu : l’immense ensemble des bactéries, par exemple. Et pourtant, malgré cette infinie diversité, nous savons que le vivant est gouverné par une molécule particulière l’ADN : l’ADN permet-il de connaître le vivant ? L’ADN a pour fonction de produire un double de lui-même mais un double qui sera différent de ses géniteurs ; autrement dit, au cœur de la reproduction du vivant, il y a un phénomène imprévisible. Pouvons-nous connaître l’imprévisible ?
Le problème de la connaissance du vivant est en effet qu’elle concerne un phénomène imprévisible. Si la matière est un phénomène physique inerte qui est régulier – selon les lois de la mécanique de Newton – le vivant est un phénomène en évolution : pouvons-nous connaître – c’est-à-dire prévoir – l’évolution ? Si la prévision du vivant n’est pas possible, cela signifie-t-il que le vivant est inconnaissable ?
1. Les causes finales.
A. Le finalisme. La première manière pour chercher à connaître le vivant consiste à remarquer que le vivant obéit à une fonction : la reproduction. Autrement dit, tout le comportement du vivant s’explique par le devoir de la reproduction. Il est possible d’imaginer que le vivant obéit à une cause finale qui explique son comportement. Pour connaître le vivant il faut se poser la question suivante : quelle est la fonction d’un organe dans l’objectif de la reproduction ? C’est donc par la connaissance des causes finales que la connaissance du vivant sera – peut-être – possible. Tel est le principe du finalisme. Le finalisme permet, en plus, de s’interroger sur le sens final de la vie et de l’évolution. Le finalisme répond à l’autre question importante : quel est le sens de la vie qui explique l’évolution du vivant. Avec le finalisme, le vivant devient connaissable et prévisible.
B. Critique de la cause finale. Pourtant, le finalisme n’est pas une