Une culture peut-elle être porteuse de valeurs universelles ?
Définie comme l'ensemble des pratiques d'un groupe social, toute culture s'associe à un peuple donné, nécessairement singulier ; comment une telle singularité pourrait-elle atteindre l'universel ? La question se pose avec acuité aujourd'hui puisque la culture occidentale - qui se veut porteuse de valeurs universelles (notamment les Droits de l'Homme) - tend à devenir la culture globale.
Remarque préalable : ce type de sujet présente une difficulté bien connue : en général, il donne lieu à des copies faibles, faute d'un affrontement assez radical et solide entre thèse et antithèse. Il était, à mon sens, absolument indispensable, dans une des parties, d'affirmer avec force qu'une culture peut vraiment porter des valeurs universelles donc, au mépris de tout politiquement correct, qu'une telle culture est objectivement meilleure que des cultures antagonistes (sur cette valeur précise).
Dans un premier temps, on serait tenté d'affirmer un relativisme complet des cultures. La vision ethnocentriste et évolutionniste du XIXème siècle, où la culture occidentale est présentée comme "en avance" par rapport aux cultures dites (à l'époque) "primitives", non seulement s'est vue démolie par des ethnologues comme Marcel Mauss ou Claude Levi-Strauss, mais encore avoue presque ouvertement un racisme aujourd'hui insoutenable. Faute d'un étalon des valeurs qui ne soit pas lui-même culturel, il est absolument impossible de décider si une valeur est "plus universelle" qu'une autre (autrement dit : "l'universel" est lui-même une valeur, occidentale et d'ailleurs assez récente puisqu'elle date de l'époque des Lumières : on peut fort bien la contester ou la dévaluer). Ajoutons qu'une "valeur" (morale, commerciale, scientifique, etc.) constitue par définition un rapport entre plusieurs choses, une évaluation dont on se demande comment elle pourrait être universelle. Pascal le remarque avec sa formule célèbre : "Vérité en