Une diplomatie surréaliste
Ce jeudi 10 mars restera longtemps dans la mémoire de nombreux téléspectateurs qui découvraient « les autorités légitimes de la Libye » sur le perron de l’Élysée. Nicolas Sarkozy vient d’adouber une autorité politique quasiment fictive, avec une existence de quelques semaines et une cohésion interne digne d’une bande.
Car, en effet, les « autorités » de Benghazi sont juste un assemblage de milices à la tête de groupe de petits jeunes armés sans expérience militaires se présentant sur le champ de bataille pour se faire tailler en pièces. Et il ne peut en être autrement, puisqu’en face, vous avez une vraie armée de métier avec un équipement impressionnant et un chef avec la tête sur les épaules comme on en voit rarement sur le Continent Noir.
Aux dernières nouvelles, on apprend des renseignements américains que Kadhafi finira par l’emporter militairement. On s’en doutait. Les insurgés ne peuvent donc s’en sortir qu’en implorant l’intervention militaire des amis occidentaux, ce que prône également le Président français lorsqu’il parle de frappes sur les bases militaires libyennes. Une tentation qu’ils risquent de payer plus cher que la capitulation tout court. Car le déploiement de « soldats blancs » sur le Continent Noir sera vécu comme une opération colonialiste pour les Africains et une agression pour le Monde arabe. Toutes les vannes des cinglés terroristes vont s’ouvrir sur Benghazi et les dictateurs africains vont procéder comme les dictateurs arabes vis-à-vis d’Israël : focaliser l’attention sur l’ « agresseur colonialiste » et faire oublier les problèmes internes. Et non seulement les dictateurs. De très nombreux Africains, même de bonne foi, ne supporteraient pas un déploiement militaire européen sur le Continent africain. En Afrique, les enfants naissent et grandissent en vivant la Traite négrière et la période coloniale comme une blessure toujours saignante. Si on a l’occasion de venger nos victimes du colonialisme et de la