Une « nation » catalane
Les Communautés autonomes se répartissent entre
«Régions autonomes» (article 143) et «nationalités» (article
151), permettant un processus d’autonomie accéléré aux régions dites « historiques », qui pendant la IIe République avaient déjà bénéficié d’un statut d’autonomie: Catalogne,
Galice et Pays basque.
La Generalitat de Catalunya est un gouvernement reconnu, dont les origines renvoient à l’histoire espagnole contemporaine (période républicaine), mais aussi lointaine
(règne de Jacques Ier au XIIIe siècle). La formulation de ce texte se calque sur celle de la Constitution espagnole. On trouve tous les symboles d’un véritable État souverain : hymne, drapeau, fête nationale, et même un saint patron : saint Georges, Sant Jordi. Le bilinguisme est reconnu mais non sans ambiguïté, avec le « droit et devoir de connaître les langues…», rare allusion à l’apprentissage du castillan.
D’où une concurrence entre l’État central et la Generalitat en ce qui concerne l’éducation. À cet égard, le principe de non-discrimination peut s’avérer difficile à appliquer.
Els Segadors, l’hymne catalan, composé en 1899, fait référence à un soulèvement survenu au milieu du XVIIe siècle contre la fiscalité du roi Philippe IV. Ce fut la chanson de ralliement des républicains pendant la guerre civile, d’où son interdiction sous Franco. La Diada, fête nationale célébrée le 11 septembre, commémore un fait d’armes contre l’absolutisme royal espagnol, le siège de Barcelone par les troupes franco-espagnoles en 1714. La Diada de
Sant Jordi, la Saint-Georges, commémorée le 23 avril, est l’occasion d’organiser des bourses aux livres dans les villes catalanes, mais aussi de pavoiser avec le senyeres (signe de reconnaissance en catalan), et des déclinaisons du drapeau
«national» catalan. La consommation du Tió de Nadal, bûche de Noël en catalan, qui n’a rien de