une vie de boy
Julliard, Paris, 1956 – rééd. Presses Pocket, 1970
Julliard, Paris, 1956, - rééd.U.G.E., "10/18", 1972 En 1956, le Camerounais Ferdinand Oyono publiait Une vie de boy et Le vieux Nègre et la médaille. Deux titres qui figurent dans la liste des rares romans africains écrits en français avant l'accession à l'indépendance et qui s'inscrivent donc, tout naturellement, dans un large mouvement de revendication politique et littéraire adressé prioritairement au public européen.
Deux romans inscrits dans le contexte colonial qui offrait aux lecteurs un point de vue critique africain sur la situation politique et sociale de l’époque. Deux romans très accessibles et d’une lecture agréable, qui sont devenus des classiques, aujourd’hui enseignés dans bon nombre de lycées et collèges du continent. Meka, le « vieux Nègre » a tout donné à la « mère-patrie ». Ses deux fils, qui sont morts pour la France durant la dernière guerre, et ses terres, qu’il a donné à la mission catholique. En reconnaissance, il doit être décoré et recevoir une médaille, à l’occasion des fêtes du 14 juillet. Très ému, il prépare avec émotion et fébrilité l’événement. La cérémonie a lieu mais au-delà des belles paroles et des discours convenus, lorsque Meka invite le Haut commissaire à venir partager le bouc sacrifié en cette occasion, celui-ci refuse et laisse le vieux nègre humilié. Meka arrose alors sa médaille sans modération et, ivre, s’endort dans le quartier blanc. Il sera malmené puis conduit en prison, perdra sa médaille et sortira fort meurtri de cette aventure… Constat terrible de l'incompréhension mutuelle et de la domination brutale exercée par les représentants du pouvoir colonial et leurs subordonnés complaisants, ce roman est d'un pessimisme amer. Il dénonce l'hypocrisie et les abus de la colonisation dans ses aspects les plus sordides et les plus quotidiens et décrit, avec la même sagacité, la brutalité de