Une vie de maupassant , incipit
520 mots
3 pages
« Il voulait qu’on la lui rendît chaste à dix-sept ans. » Les projets d’éducation sont donc reportés à ses dix-sept ans, comme si toute son enfance était vierge de toute impression. Le projet éducatif, vague s’exprime par une métaphore, « pour la tremper dans une sorte de bain de poésie raisonnable ». Elle illustre les qualités que le baron veut inculquer à sa fille : une sensibilité tempérée par la raison. Cette description poétique révèle une vision idéale de la vie présentée comme champêtre et fertile (« au milieu de le terre fécondée »), pacifique, calme, candide (« l’amour naïf, des tendresses simples des animaux, des lois sereines de la vie »). Étrangement, l’Histoire (la Terreur évoquée plus haut), et la société sont absentes de ce programme éducatif. Tout se passe comme s’il s’agissait d’un « retour à la nature primitive » dont parle Rousseau. En fidèle admirateur de ce philosophe, le baron semble penser que l’homme est naturellement bon. On se demande à cette lecture quel effet peut produire une telle éducation.
II/ Le portrait psychologique de Jeanne nous révèle un personnage mal préparé aux épreuves de la vie. Conformément aux vœux de son père, Jeanne doit être ignorante. On peut noter l’insistance sur ce terme répété trois fois dans un paragraphe (« ignorée, ignorante, dans son ignorance »). A l’enfermement au couvent succède sa sortie perçue comme une libération qui provoque son contentement. Elle rayonne de joie et de désirs : « radieuse, pleine de sèves et d’appétits de bonheur, prête à toutes les joies ». La métaphore de la sève continue le thème de la nature associée au bonheur. Cette phrase met l’accent sur les bonheurs à venir qu’elle s’est figurés. Elle s’attend à une existence romanesque « hasards » et remplie de bonheurs « charmant ». Son existence au couvent paraît vide : « désœuvrement, longueur ». Elle ne s’y est livrée qu’à son imagination. Au couvent non plus elle ne semble pas s’être frottée à la société. Il n’est fait mention ni des