Une vie, maupassant chapitre 10
Pour cette scène de la découverte de l'adultère, Maupassant utilise une approche originale.
Au début du texte, on a le point de vue du Comte et le discours indirect libre (« Que pouvait-on craindre par cette tempête ? ») puis le point de vue externe : le lecteur assiste à une scène racontée par un témoin extérieur, « il semblait attendre ».
Le Comte est lui-même spectateur avant d'être acteur (« aperçu », « colla son œil », « en regardant »).
Les protagonistes sont effacés (le Comte métamorphosé et les Amants rendus anonymes : « ils », « leur » et 2 termes « l'homme » et « la femme »). La scène d'adultère normalement centrée sur la rencontre physique est ici occultée et le spectacle final est celui de corps détruits (« meurtris », « saignant »).
Le Comte est vu tel un animal furieux : comparaisons (« semblable à une sorte de monstre », « comme un bœuf »), verbes de mouvement qui l'assimilent à une bête près du sol ( « se coucha », « se traîna », « rampa »). Il y a la présence d’un champ lexical de l'animalité (« en poil de bête », « fangeux », « forcené », « s'attela », « haletant ».
Il y a la négation des personnages en tant qu'êtres humains individualisés (utilisation des pronoms personnels et pronoms indéfinis pour désigner ceux qui interviennent après l'accident). Seul le vieux mendiant a quelques consistances mais il est un personnage très secondaire.
Si les êtres humains sont absents, c'est la hutte qui occupe finalement le centre de la scène : « hutte », « cabane solitaire », « maison de bois », « niche », « maison voyageuse ». Dans la 2ème partie du texte, elle devient le sujet de nombreux verbes de mouvements. Le rythme accéléré des phrases traduisant sa course folle. Elle prend même une apparence animale (« allant », « sautant », «