Une vie sans examen vaut-elle la peine d'être vécue ?
La société hédoniste post-moderne tend de plus en plus à valoriser un genre de vie d’où la réflexion et l’étude sont exclues. En effet, le plaisir immédiat, l’immaturité et le divertissement sont les vertus cardinales : plus on rigole et plus notre vie est intense ! Mais l’intensité est-elle gage de qualité ? Socrate défend la thèse selon laquelle l’identification du bien au plaisir, c’est-à-dire l’amalgame entre bonheur (finalité de nos actions) et sensibilité ne va pas de soi : le plaisir peut tout aussi bien nuire qu’être bénéfique. Aussi seul l’examen de ce qu’est le bien en soi est à même de façonner une certaine qualité d’existence, de rendre possible la vie heureuse. Cependant, si la pensée est déterminante dans le genre de vie que l’on mène, est-ce suffisant pour soutenir qu’une vie sans examen ne vaut pas la peine d’être vécue ? De quel droit hiérarchiser ainsi les genres de vie ?
Exemples : 1- je peux vouloir être riche et cela me paraît être un but ; mais la question à se poser : en vue de quoi suis-je réellement en train de rechercher la richesse ? L'argent est-il une fin en soi ? 2- le malade accepte de boire la potion amère parce que son action vise, non pas l'agréable ou un plaisir immédiat, mais un but déterminé : recouvrer la santé (Gorgias, 467 c-e) Dans les deux cas, seul l'examen permet l'accès au bonheur via un exercice de la raison sur les fins que l'on se donne ( = sur ce qu'est le bien en soi). Transition : § La vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue : une telle vie, excluant la possibilité de donner du sens (= rôle de la pensée), ne peut être que vouée à l'insatisfaction (l'esprit est soumis à l'incessante réitération des désirs et voué à des satisfactions ponctuelles, éphémères) et surtout, elle ne peut être heureuse. § Conséquence : l'examen est nécessaire : il donne à la vie une dimension plus haute. 3- l'examen génère l'angoisse qui