Une vie
« Certains couples se marient ainsi par dépit, constate le psychiatre et anthropologue Philippe Brenot (auteur d’Inventer le couple, Odile Jacob, et Les Mots du sexe, L’Esprit du temps). Dépit amoureux, ou dépit de la vie. » Les années passent, et toujours pas de prince Charmant ou de femme parfaite qui vienne frapper à la porte. Alors « dans leur quête de l’autre, ces personnes préfèrent le plus petit dénominateur commun à une recherche illusoire d’un conjoint idéal », poursuit Philippe Brenot.
« Dans cette ambiance actuelle de peur pour l’avenir et d’instabilité économique et culturelle, la famille redevient, chez les jeunes, la principale valeur, d’autant que leur propre famille a souvent été malmenée par les divorces, explique le psychiatre et thérapeute de couple Jacques-Antoine Malarewicz (auteur de Repenser le couple, Robert Laffont). En s’engageant dans un mariage raisonné plutôt que passionnel, ils expriment la volonté d’un retour au cocooning stable. »
Le mariage rassure : beaucoup en viennent à « graver leur nom au bas du parchemin » lorsqu’ils comprennent que l’autre peut leur apporter un confort matériel ou affectif suffisant pour combler l’absence d’amour. Sophie, 45 ans, mère au foyer, raconte : « Je venais de mettre au monde mon troisième enfant. De