Union du maghreb arabe
IL n'est pas inutile de rappeler ici le cheminement laborieux de cette organisation sous-régionale, les facteurs structurels qui plaident pour un rapprochement maghrébin et les facteurs qui attisent les divergences. Examinons d'abord ce qu'est le Maghreb.
La question de ce qu'est le Maghreb pose inévitablement la problématique des contours de celui-ci. S'agit-il d'un Maghreb central et forcément restreint ou d'un Maghreb élargi ? Autrement dit, faut-il le circonscrire au seul Maghreb central ou faudrait-il y ajouter la Libye et la Mauritanie et même l'Egypte ? La question n'est pas anodine, car de cette délimitation spatiale dépend non seulement l'ambition de la construction maghrébine, mais aussi son diluement dans un large espace forcément hétérogène.
Le Maghreb à géométrie variable
Dessiner les contours d'une manière précise et univoque du Maghreb semble une entreprise difficile, tant le signifié varie selon les époques et les définitions officielles qui en ont été données. La sous-région « Maghreb » a connu et connaît encore différentes appellations. Les Arabes au VIIe siècle l'avaient appelé île du Couchant, « Jazirat Al Maghrib».
De même, avant le déclin de l'Empire ottoman et tout au long du Moyen-Age, ces pays étaient appelés en Occident chrétien pays « barbaresques » ou « Berbérie ». Et depuis la pénétration européenne, ils ont été désignés par leur appartenance à l'Afrique. On parla désormais « d'Afrique du Nord ». Cette appellation regroupait l'Algérie, le Maroc, la Tunisie et parfois la Libye, et renfermait « une certaine connotation coloniale puisqu'elle correspondait principalement aux possessions françaises en Afrique du Nord.
Mais, depuis les indépendances, élites et dirigeants maghrébins mettent en avant son arabité ; leur dernière tentative de groupement, ils l'ont intitulée « Union du Maghreb Arabe » incluant la Mauritanie et la Libye, pour la différencier à la fois du Machrek,