Union europeen
INTRODUCTION
En 1945, les Européens naguère si puissants s’aperçurent qu’ils n’existaient plus. Seuls les Anglais, invaincus sur le champ de bataille, purent conserver quelques illusions sur leur influence dans les affaires mondiales. L’avenir des Européens ne pouvait plus passer que par leur union. Ils le comprirent très vite et entreprirent dès le lendemain de la guerre l’œuvre de l’unification de l’Europe.
L’Europe est née d’une volonté, elle perdure par nécessité. L’élan initial, qui a inspiré la volonté de paix et de reconstruction à l’ouest du continent, puise sa vigueur dans le souvenir de l’horreur de la Seconde Guerre, et la détermination de créer les conditions qui rendront impossible le retour à une telle barbarie. Les Pères fondateurs de la CE ont posé un geste de portée morale : ils ont privilégiée la recherche d’un avenir meilleur en tirant les leçons du passé douloureux. Plutôt que de s’enfermer dans le cycle infernal de la domination des vainqueurs sur les vaincus, ils ont cherché à établir un ordre nouveau, fondé sur l’égalité des droits des Etats, la poursuite de l’intérêt commun, l’application des principes démocratiques aux relations internationales. Près de cinquante ans après l’initiative de Jean Monet, de Robert Schuman, de Konrad Adenauer et d’Alcide de Gasperi, le tableau de l’Europe qui aborde le XXIe siècle donne raison à la vision des hommes d’Etats d’après-guerre.
D’abord l’unification de l’Europe n’est pas une œuvre artificielle, conçue pas des « technocrates », des « eurocrates ». Elle a peut-être pris un caractère trop technique, trop exclusivement économique. Mais l’œuvre est profondément politique et s ‘appuie sur de longues traditions intellectuelles, morales, spirituelles. La construction de l’Europe, ou sa reconstruction, a été préparée par l’histoire et par les idées. Le véritable fondement de l’unité européenne réside dans ce que l’on peut appeler la « tradition européenne ». Victor Hugo