Unité et diversité des sud
I. Qu’est ce que le Sud ?
Quelle réalité représente le Sud, nouvelle dénomination de ce qu’on appelait le Tiers-monde après la décolonisation ?
A. Du tiers monde au sud :
c’est en 1952, dans un article intitulé « trois mondes, une planète », que le démographe Alfred Sauvy a employé l’expression Tiers-monde pour désigner les pays pauvres, récemment décolonisés ou en passe de l’être. En pleine guerre froide, cet ensemble se voyait ainsi doté d’une identité face aux deux blocs, américain et soviétique, qui voulaient imposer à la planète leur modèle de mondialisation.
c’est la conférence de Bandung, en Indonésie, qui réunit 29 Etats d’Asie, d’Afrique, et du monde arabe que le Tiers-monde fait entendre sa vois pour la première fois, en avril 1945. Les accessoires à l’indépendance se multipliant, de nombreux Etats rejoignent les initiateurs de Bandung. En 1961, à la conférence de Belgrade, ils s’affirment comme les «non-alignés » face aux Etats-Unis et à l’URSS, bien qu’en réalité beaucoup d’entre eux optent plus ou moins ouvertement pour un camp ou l’autre.
en 1964, 77 pays non –alignés se constituent en un groupe autonome au sein des nations unies et fondent la CNUCED, Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement. A partir des années 1970, on désigne cet ensemble comme celui des «pays en développement », PED, expression moins négative que celle de «pays sous-développés » utilisés jusqu’alors. En parallèle, à partir des années 1980 et alors que la détente s’affirme entre les deux blocs de l’Est et de l’Ouest, l’expression Sud est utilisée pour opposer les pays en développement au Nord industrialisé et développé, ensemble qui incluait alors l’URSS et ses pays satellites d’Europe.
B. Les Sud, entre division et solidarité
Dans les années 1960, les pays en développement présentaient une réelle unité. Soumis à une forte croissance démographique, ils restaient majoritairement ruraux, incapables d’assurer leur