En effet, il faut retrouver un récit partagé de ce qui fonde – y compris historiquement et culturellement - les valeurs et les objectifs de l’Université, pour lui donner du souffle au vingt-et-unième siècle :
Ainsi, si c’est vraiment « le modèle social français » qui est en cause, il serait loisible de se demander quelles sources de ce modèle ont vraiment une portée universelle, et pourrait être proposées aux autres pays en particulier de l’Union Européenne, afin qu’ils s’en inspirent… On peut se demander si au contraire, la France devrait adapter son modèle aux autres pratiques en cours dans l’Union Européenne, et de quelles façons c’est-à-dire suivant quelles grandes directions ?
On nous dit parfois que le modèle social français prend sa source dans l’esprit des Lumières au XVIIIe siècle, lequel a débouché sur la Révolution Française de 1789. En effet beaucoup d’auteurs majeurs des Lumières ont été des auteurs français – Voltaire, Rousseau, Diderot, Montesquieu… Par la suite ce modèle a fait école de différentes façons. Citons le rayonnement du système médical français, le système juridique et comptable français qui a inspiré d’autres pays tels Espagne et Maghreb, les valeurs politiques de liberté qui ont inspiré la Révolution américaine. Il y eut aussi les discussions philosophiques fructueuses entre philosophes allemands et français… Tout ceci comporte sans doute une grande part de vrai mais est loin de décrire toute la réalité !
Les philosophies allemande et française étaient quand-même assez séparées donc la France n’est pas forcément la source principale. Le matérialisme historique d’un Hegel, l’idée de cosmopolitisme de Kant, l’éthique du Hollandais Spinoza, sont sans doute des concepts aussi forts que le moralisme ou l’encyclopédisme extrêmement brillants de certains auteurs français. L’économie quant-à-elle s’est plus appuyée sur des auteurs anglais que sur des auteurs français. Et l’économie semble malgré tout être une des branches fondatrices de