Urba
Introduction
En 1971, la direction du Parti socialiste décide de créer une société chargée essentiellement de centraliser et de récolter des fonds perçus à l’occasion de la passation de marchés publics, en vue de financer les campagnes électorales à venir. Urba est donc née en 1973 de cette volonté, deux ans après son congrès constitutif d’Épinay.
La SFIO avait uniquement recouru aux cotisations des militants et aux aides apportées par d'autres partis de l'Internationale socialiste. Au début des années 1970, les nouveaux dirigeants décident que la forte augmentation du coût des campagnes électorales, sensible par exemple à la présidentielle de 1965, exige le recours à d'autres méthodes. Or, aucun projet de financement par l'État n'aboutit. Le Parti Socialiste fait alors le choix d'un système centralisé de fausses factures pour augmenter ses ressources][] et réduire l'écart avec la droite, qui dispose de son propre système de financement, via notamment la Société d'études législatives.
Un accident du travail dévoile l'affaire
En 1990 une dalle de béton s’effondre sur un chantier de construction d’un immeuble destiné à abriter des services de la Communauté urbaine. Deux salariés de l’entreprise Heulin trouvent la mort.
Le 8 janvier 1991, alors qu'il instruit l'enquête concernant cet accident du travail mortel, le juge d'instruction du Mans, Thierry Jean-Pierre, interroge un ancien responsable socialiste qui affirme que plusieurs bureaux d'études, notamment la société Urba, perçoivent des commissions auprès d'entreprises désireuses d'obtenir des marchés publics, et les reversent au Parti Socialiste.
Le parquet ouvre alors une information contre X pour extorsion de fonds, faux et usage de faux et corruption.
Antoine Gaudino et l'enquête impossible
C'est alors que l'inspecteur de police judiciaire à la section financière du SRPJ de Marseille, Antoine Gaudino, publie chez Albin Michel un livre intitulé L’enquête impossible, dans lequel il est