Urbanisation clandestine
L'urbanisation clandestine au Maroc : un champ d'action pour les classes moyennes
In: Tiers-Monde. 1985, tome 26 n°101. pp. 79-92.
Citer ce document / Cite this document : Ameur Mohamed, Naciri M. L'urbanisation clandestine au Maroc : un champ d'action pour les classes moyennes. In: TiersMonde. 1985, tome 26 n°101. pp. 79-92. doi : 10.3406/tiers.1985.3462 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1985_num_26_101_3462
L'URBANISATION CLANDESTINE UN CHAMP POUR LES
AU MAROC
D'ACTION
CLASSES MOYENNES
par M. Ameur* et M. Naciri** Ce qu'on appelle communément, dans les milieux de la recherche urbaine, Г « habitat sous-intégré » caractérise de façon incontestable la première vague d'urbanisation qu'ont connue les pays du Tiers Monde. Déclenchée par le triple processus de l'accroissement démographique, de la mutation profonde des structures rurales et de la « modernisation » des villes, cette vague a pris une telle ampleur qu'elle a pu être considérée par beaucoup comme un phénomène identifiant le sous-développement. On s'est moins intéressé à la seconde vague d'urbanisation, intervenue dans un contexte très différent, mais qui n'a pas moins d'importance économique et sociale, de signification politique et culturelle. Cette seconde vague est caractérisée par la prolifération d'un type nouveau de constructions « en dur », qui ont l'apparence de maisons normales, mais dont la précarité relève du statut juridique du sol, de l'absence des équipements collectifs, de la localisation périphérique et, finalement, de cette situation extérieure aux normes de l'urbanisme officiel qui les fait qualifier de « clandestines ». On voudrait montrer ici, à propos du Maroc, comment cette seconde vague d'urbanisation correspond à une nouvelle structuration des rapports entre les couches sociales, elles-mêmes en évolution, révélant de multiples contradictions au sein même des classes moyennes1. La considération du