Us et abus du concept de "trait" psychologique
Us et abus du concept de « trait » psychologique par Jacques Van Rillaer - SPS Hors-série Astrologie, juillet 2009
Professeur de psychologie à l’université de Louvain, Jacques van Rillaer est membre du Conseil scientifique de l’AFIS. Il a publié notamment Psychologie de la vie quotidienne (Odile Jacob, 2003). Il est co-auteur des ouvrages Le livre noir de la psychanalyse (Les Arènes, 2005) et Les nouveaux Psys (Les Arènes, 2008).
Nous utilisons spontanément de multiples expressions pour nous caractériser psychologiquement et pour caractériser les autres : tempérament, caractère, type de personnalité, attitude, valeurs personnelles, motivations, intentions, mode de vie, style cognitif, schémas de pensée, etc.
En début d’année académique, il m’arrive de demander, à mes étudiants de première année d’université qui n’ont pas encore suivi un cours de psychologie, de répondre par écrit, en dix minutes, à la question : « Qui êtes-vous ? ». Leurs textes contiennent, pour une large part, des traits psychologiques (« je suis timide », « je suis sentimental », « j’attache beaucoup d’importance à l’amitié »), physiques (« je suis petit et j’en souffre ») et sociologiques (« je suis espagnol », « je viens d’un milieu ouvrier »). Ils utilisent également d’autres types d’énoncés : des relations affectives (« je suis fiancée » ; « j’ai un chat que j’adore »), des activités de loisirs et des engagements sociaux (« j’adore les BD » ; « je m’occupe d’Amnesty »), des opinions politiques, des événements passés (« j’ai beaucoup souffert dans mon enfance », des projets, des croyances, la question de l’identité et son « mystère » (« je suis une poussière perdue dans l’univers » ; « Je ne sais pas encore qui je suis »). En définitive, la notion de trait est la plus utilisée [1]. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’elle soit employée par les astrologues, comme tout un chacun.
Une notion problématique
Malheureusement, la