Usage du doute
L'homme selon Nietzsche « pense constamment mais il l'ignore ». Or, l'homme agit, pense, sent, et doit avoir conscience qu'il agit, pense et sent : c'est ainsi qu'on le distingue des animaux. En effet, l'homme dispose d'un outil indispensable : la conscience de soi. Kant explique d'ailleurs que l'enfant prend conscience de lui lorsqu'il exprime ses souhaits et sentiments en se désignant à la première personne du singulier. L'homme est donc pleinement de son identité, et est capable d'un véritable retour sur lui-même. Le doute est ainsi une caractéristique propre à l'homme, et son exercice méthodique permet une remise en question évidente de l'individu. Cependant, le doute n'est-il que mauvais pour l'homme ? Douter ne lui serait-il pas bénéfique dans certains cas ?
Eléments pour l'introduction
• Nous sommes ici questionnés sur le bon usage du doute le bon usage, c’est-à-dire la judicieuse mise en activité.
Faire bon usage d’une fonction, c’est en réaliser un exercice harmonieux, actualisant une fin utile au sujet. Quant au doute, il désigne un état d’incertitude, se traduisant par un refus d’affirmer ou de nier. On remarquera que la question elle-même sous- entend qu’il existe vraisemblablement un mauvais usage de la suspension du jugement. Notre intitulé est donc assez « directif» : il nous suggère fortement des questions, une orientation, voire même une réponse.
• Dans quel questionnement nous engage l’intitulé ? Le doute, arbitraire et artificiel ou bien partie intégrante et naturelle du processus de pensée ? Un moteur de cette pensée ou un élément à éliminer ? Au-delà des questions particulières surgit le problème soulevé par le sujet la vérité, une donnée immuable et éternelle ou bien une réalité mobile atteinte par le dynamisme de l’esprit, mettant en question le réel
A. Le bon usage du « doute méthodique »
Existe-t-il un bon usage du doute, c’est-à-dire de cet état de l’esprit qui se demande si une proposition est