Valognes vs dj
En annexe, l’auteur s’explique dans un entretien avec Pierre Brunel : « on ne s’était jamais servi de Don Juan pour interroger l’identité sexuelle ! […] Nous nous pensons hétérosexuel ou homosexuel, mais sommes-nous à l’abri d’une surprise ? » Il s’explique sur l’influence de Diderot et de l’opéra dans son écriture. Selon lui, Don Juan reste hétérosexuel, et n’a pas compris sur le coup ce qui lui arrivait, alors que « Le chevalier comprend donc très vite ce qui leur arrive et, en éprouvant de la honte, il se suicide ». Enfin, Éric-Emmanuel Schmitt revendique un certain militantisme : « mon discours prône la liberté absolue et la tolérance, et je doute qu’il puisse plaire aux religions très frileuses voire congelées sur ces questions de mœurs. Excepté le bouddhisme… » On se permettra de douter de ces vœux pieux : non seulement le bouddhisme est tout aussi « congelé » que nos monothéismes, mais il ne fait aucun doute que ce jeune homosexuel se suicidant par honte ne fasse hocher la tête de satisfaction à toutes les statues de commandeurs ! La vision donnée par Éric-Emmanuel Schmitt de l’homosexuel est plutôt décalée par rapport aux libertins, du moins si l’on en croit Maurice Lever, le spécialiste du XVIIIe décédé en janvier 2006, auteur des Bûchers de Sodome. Dans le fond comme dans la forme, La Nuit de