Van gogh et la passion
I/ Une existence passionnelle
a) La passion dans sa vie
La vie de Van Gogh est représentative de l’existence du passionné : sa sensibilité, ses excès, en sont une illustration.
Après plusieurs emplois (galeries d’art, enseignement…) et de courtes études de théologie, Vincent Van Gogh passe 2 ans (entre 1878 et 1879) comme évangéliste dans la région minière du Borinage : bouleversé par la misère qu’il voit partout autour de lui, il décide de vivre dans le dénuement total (ce qui attire sur lui les foudres de ses supérieurs) : cette identification totale du sujet à son objet (ici, les mineurs du Borinage) est caractéristique de la conduite passionnelle.
Plus tard, entre 1888 et 1890, la période d’Arles a vu les premières manifestations de ses troubles mentaux, culminant lors d’une dispute avec son ami Gauguin, lorsque Van Gogh se tranche le lobe de l’oreille gauche, dans un élan de fureur qu’il dirige contre lui-même. En allant de lui-même se présenter à l’asile de Saint-Rémy, en Provence, Van Gogh traduit l’image du passionné qui sait sa condition de passionné et voit sa passion comme une maladie contre laquelle il n’est pas assez fort pour lutter seul.
A partir de là, Van Gogh alterne les périodes de crise et d’activité intense, jusqu’à son suicide le 27 juillet 1890.
Sa vie laisse donc l’impression d’un homme de l’émotivité, de l’excès, de la sensibilité à fleur de peau, se laissant petit à petit dévorer par sa passion. Les aspects de cette passion sont éclairés dans l’abondante correspondance que le peintre a entretenue avec son frère Théo.
b) La passion dans sa correspondance
Van Gogh a l’habitude de considérer son travail comme étant à la fois son mal et son baume : c’est une sorte de drogue pour lui : elle le détruit (« ma raison y a fondu »), et l’apaise (« je crois que ça contribuera à me guérir »), tout comme la passion transcende, et en même temps ronge le passionné.
Il ressent pourtant en lui « une harmonie