Vatel
Le scénario qui se veut une réflexion sur la vanité des divertissements (relire Pascal) et de tous les pouvoirs a été écrit par Jeanne Labrune. Les dialogues sont du dramaturge Tom Stoppard et la réalisation est exécutée par Roland Joffé (Oscar du meilleur film pour La Déchirure en 1984 et Palme d’or pour Mission en 1986) . Certes, le cinéaste ne renoua pas avec le succès critique que connurent ses deux premiers films et on ne peut que constater, que l’histoire tragique du fameux intendant Vatel devient entre ses mains un divertissement quelconque dans la pure tradition hollywoodienne.
Tragédie boulimique gavée de costumes et de somptueux décors (le budget se justifie enfin!) mise en musique par l'italien Ennio Morricone.
Incarné par Depardieu, Vatel est le protagoniste principal mais au fond, il n'est jamais le centre de l'intrigue...intrigue totalement absente en fait. On finit par le perdre de vue, obsédé qu'il est par les possibles ratés de ses arrangements. Il circule blême, absent à lui même, parmi les montagnes de nourritures et les figurants, trempant un doigt dans une sauce par ci, arrangeant un bouquet de fleurs séchées par là. Quand Vatel se lance dans une discrète aventure avec une jeune dame de la cour, on a l'impression que ce n'est qu'un ajout de dernière minute..flou et sans profondeur (la délicieuse Uma Thurman ne peut pas tout excuser !). Et par-dessus cela, il meurt, il se tue, et on s'en