VeniseEtSaLagune
Mireille SENN étudiante du DEA romand en sociologie
Dans le cadre de ce cours-séminaire, il nous a été demandé de fournir un travail d'aménagement du territoire. Je me suis très vite orientée sur le sujet de recherche qui a été au centre de mon mémoire de licence et qui le sera également pour mon mémoire de diplôme: les représentations sociales de Venise, en tant que ville en danger de mort. Et comme il s'agit d'aménagement du territoire - un domaine qui m'est totalement étranger -, j'ai tout de suite pensé à un projet qui figure à la une de l'actualité de la lagune: le projet MoSE, ces digues mobiles que l'on prévoit de construire à l'entrée des passes de la lagune, pour protéger Venise et les autres îles des marées hautes toujours plus fréquentes.
Lors du dernier cours, je me suis rendue compte qu'aménagement du territoire ne signifiait pas seulement - excusez d'ors et déjà la caricature - points, lignes et surfaces, soit en d'autres termes, de tracer un projet technique d'ingénieur et quasi architectural, mais qu'il s'agissait d'une approche pluri-disciplinaire, dans laquelle la sociologie a toute sa place.
J'ai alors décidé de suivre cette optique dans ce travail: délimiter les grands traits (sommairement) du rapport entre regula et auto-regula dans cet espace de la lagune de Venise, un espace qui a changé de sens - et qui continue à le faire - selon les époques et les groupes sociaux. Un même espace, et plusieurs territoires, si l'on entend par ce terme un espace sur lequel se projettent les intentions et les actions des différents acteurs en confrontation.
Venise et la gestion des eaux, hier...
Venise est issue de l'établissement des populations vénètes sur les terres émergées de la lagune, il y a 1500 ans (lagune alors plus vaste qu'aujourd'hui). Des populations qui fuyaient Attila et