Commencez par vous demander pourquoi on vous pose la question afin de déterminer le problème du sujet. On peut être en effet immédiatement conduit à penser que le fait de ne pas dire la vérité est condamnable. En effet, on reconnaît spontanément une valeur de la vérité et un devoir de la dire. Si le fait de ne pas dire la vérité n'est pas pleinement considéré comme un mensonge, on parle tout de même de mensonge par omission pour qualifier l'acte de celui qui se tait au lieu de dire la vérité. Ne pas dire la vérité consiste toujours en dernière instance à la dissimuler d'une certaine manière. C'est ainsi au nom d'une valeur de la vérité et du respect d'autrui que l'on condamnerait celui qui la tait. Vous pouvez alors montrer dans cette perspective comment le secret, la dissimulation peuvent être néfastes puisqu'ils conduisent bien souvent l'autre (celui à qui on dissimule) à être dans une forme d'aliénation ou de soumission. Ne sachant pas, il se trouve alors dépossédé. Toutefois, on peut s'interroger à savoir si certaines situations ne justifient pas une telle attitude. En effet, toute vérité est-elle bonne à dire ? Certaines vérités ne peuvent-elles pas être pires que l'ignorance ou que la dissimulation ? Si on considère que l'on doit toujours dire la vérité, c'est aussi au sens où mentir est immédiatement condamnable du point de vue de la morale. Vous pouvez ici vous reporter aux analyses de Kant sur le droit de mentir. Si le mensonge est condamnable c'est parce qu'il est nécessairement en contradiction avec la loi morale. Mais supposez que vous cachiez un résistant en période d'occupation et que l'occupant vienne vous interroger, ne peut-on pas alors considérer que le devoir consiste ici à se taire ? Faut-il considérer que la valeur suprême reste à accorder à la vérité ? Le devoir à l'égard d'autrui n'exige-t-il pas ici de ne rien dire ? Vous pouvez alors saisir que le point essentiel du sujet réside dans le " dire ". En effet, ce terme nous conduit avant tout à