Verlaine - soleil couchant
J'ai vu passer dans mon rêve
-Tel l'ouragan sur la grève,-
D'une main tenant un glaive
Et de l'autre un sablier, Ce cavalier Des ballades d'Allemagne
Qu'à travers ville et campagne,
Et du fleuve à la montagne,
Et des forêts au vallon, Un étalon Rouge-flamme et noir d'ébène,
Sans bride, ni mors, ni rêne,
Ni hop! ni cravache, entraîne
Parmi des râlements sourds Toujours! Toujours! Un grand feutre à longue plume
Ombrait son oeil qui s'allume
Et s'éteint. Tel, dans la brume,
Eclate et meurt l'éclair bleu D'une arme à feu. Comme l'aile d'une orfraie
Qu'un subit orage effraie,
Par l'air que la neige raie,
Son manteau se soulevant Claquait au vent, Et montrait d'un air de gloire
Un torse d'ombre et d'ivoire,
Tandis que dans la nuit noire
Luisaient en des cris stridents Trente-deux dents.
Paul VERLAINE, Poèmes Saturniens
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Commentaire du poème de Verlaine
Ce poème est un poème extrait des « Poèmes Saturniens » de Verlaine, poète français, surnommé Le Prince des Poètes. Dans ce poème, Verlaine fait un rêve effrayant et angoissant d’un cavalier et son étalon.
Nous verrons dans une première partie un poème lyrique avec un côté épique puis en deuxième partie un cavalier onirique.
1- Un poème lyrique avec un côté épique
Un poème lyrique aborde généralement des émotions et des sentiments liés à l'existence. Verlaine revient souvent, dans ce poème, sur le thème de la mort, traduisant une grande peur de rejet vers la mort. Le cavalier est décrit avec une hyperbole « Tels un ouragan sur la grève » ce qui montre sa grandeur et sa force extraordinaire. Son œil est comparer à l’aile d’une orfraie, un oiseau de proie ce qui nous montre encore le côté épique du poème. C'est un poème disposé en quintiles (5 vers), de 4 vers impairs de 7 syllabes et d'un dernier vers de 4 syllabes
Dès le premier vers « -Tel l'ouragan sur