Verlaine
I-La fenêtre
Le regard du narrateur bute constamment sur des obstacles, le toit, l'arbre même s'il s'efforce de les contourner en levant les yeux ou en faisant appel à son interprétation " cette rumeur vient de la ville ". L'horizon figé, pris entre des lignes verticales (l'arbre) et horizontales (le toit) suppose un immobilisme forcé du poète. C'est une vision restrictive qui procède par plans successifs et s'accroche aux détails, le toit et non les maisons, la palme et non la branche. L'alternance des articles définis et indéfinis le ciel, un arbre, la cloche, un oiseau reproduit le va et vient d'un regard qui passe du concret à l'abstrait (le ciel, la cloche, la rumeur) d'un plan éloigné à un plan rapproché (l'arbre). Le poète n'a pas d'autres repères que ces trois éléments, le ciel, le toit, l'arbre.
III- La palme
Dans ce décor réduit à quelques découpes symboliques, la palme et le mouvement berceur qui s'y rattache font figure d'emblème. Le rythme du poème est à l'image du balancement de cette feuille. Le rythme 8/4 imprime une respiration particulière au poème par des effets d'impulsion (8) et d'amorti (4). Le mouvement d'amorti est accentué par l'effet de sourdine inhérent au " e " muet (calme, palme, tinte, plainte). Le rythme fluide est modulé par les allitérations feutrées en s (ciel, si bleu, si calme) et l'écho assourdi des sonorités en " on ", " an ", " in " (qu'on, tinte, chante). le ciel bleu et calme renvoie à un univers limpide, transparent étrange dans les paysages verlainien beaucoup plus sombres et traduisant généralement une angoisse.
III- Les larmes
Le malaise qui se cachait derrière le ciel si bleu et si calme (trop bleu, trop calme), la plainte de l'oiseau et l'immobilisme anormal du paysage trouve son dénouement dans les deux dernières strophes à travers trois thèmes liés , l'exclusion, le remords et les larmes.