Viande halal
Personne ne conteste à une chaîne de restauration rapide la possibilité de vendre des hamburgers halal ou casher. Le débat porte sur l'exclusivité. Est-il souhaitable que certains restaurants Quick - dont la Caisse des dépôts et consignations (CDC) est actionnaire - servent uniquement de la viande halal (à l'exception d'un hamburger alibi, à réchauffer au micro-ondes) ?
Certes, les clients pratiquants sont satisfaits : "Le halal, c'est bon pour tout le monde !" Manger halal ferait du bien aux musulmans et ne ferait pas de mal aux non-musulmans... Outre qu'il donne envie de se jeter sur une rondelle de saucisson, cet argument révèle un mépris inouï pour le goût et le choix des autres. Au nom du droit à la différence, va-t-on imposer à tous les interdits alimentaires de quelques-uns ? Au risque de ghettoïser un peu plus certains quartiers. A l'inverse, faut-il habiter dans un quartier ghetto pour manger selon ses interdits ?
Un choix marketing véritablement respectueux de la diversité, universaliste et non communautariste proposerait des hamburgers halal ou casher dans toutes les enseignes Quick, en plus du menu habituel. Mais ce choix suppose quelques investissements.
Les religions n'ont pas imposé leurs interdits alimentaires par hasard. En dehors de l'aspect hygiénique de certaines consignes (il n'existait pas de congélateur), il s'agit surtout de distinguer ceux qui mangent de façon pure de ceux qui mangent de façon impure. S'il voulait respecter à la fois le pluralisme et le culte de la pureté, Quick devrait donc réorganiser ses fourneaux pour cuire les aliments des uns et des autres séparément. Cela coûterait de